L’insuffisance mitrale

by on March 24, 2011


Anatomiquement, la valve mitrale est une valve auriculo-ventriculaire séparant l’oreillette gauche du ventricule gauche.

L’insuffisance mitrale se définit par la perte d’étanchéité de la valve responsable d’un reflux (fuite) de sang du ventricule gauche dans l’oreillette gauche lors de la systole (période durant laquelle le coeur gauche éjecte le sang dans tout le corps).

 

1° Les étiologies et mécanismes sont multiples :

 

  • Excès de mouvements :

Le prolapsus valvulaire mitral (syndrome de Marfan, Ehler-Danlos, Barlow).

Une rupture ou un dysfonctionnement de pilier ou de cordage lors de dégénérescence de la valve,  d’infarctus du myocarde ou d’endocardite.

  • Diminution de l’amplitude de mouvement (Restriction du jeu valvulaire) :

Rétraction des feuillets (le rhumatisme articulaire aigu, lupus), attraction des feuillets valvulaires (CM obstructive), rétraction des cordages, rétraction des piliers (fibrose).

  • Jeu valvulaire normal :

Une dilatation de l’anneau (= IM fonctionnelle), une perforation de la valve (pathologie congénitale telle une communication inter auriculaire entreprenant la valve ou une infection de la valve)

 

2° Physiopathologie et histoire naturelle :

 

  • L’insuffisance mitrale aiguë fait le plus souvent suite à une rupture de cordage ou de pilier et est caractérisée par l’arrivée brutale d’une grande quantité de sang dans l’oreillette gauche (= OG). Il s’en suit une élévation importante de la pression dans l’OG et le lit capillaire pulmonaire entraînant un oedème aigu du poumon.
  • L’insuffisance mitrale chronique est la conséquence de l’aggravation progressive d’une IM préexistante ou de l’adaptation à une IM aiguë. l’IM est alors responsable d’une dilatation et une diminution de la contraction du ventricule gauche.
3° Symptômes :

Essoufflement à l’effort avec diminution de l’activité physique, fatigue, douleurs thoraciques.

 

Le diagnostic est souvent évoqué par la découverte  d’un souffle cardiaque par le médecin qui réfère alors le patient au cardiologue pour des investigations complémentaires.

 

4° Examens complémentaires :

 

  • Examen clinique : souffle holosystolique en jet de vapeur,
  • L’électrocardiogramme montre parfois des signes d’hypertrophie auriculaire et ventriculaire, de la fibrillation auriculaire.
  • Radiographie des poumons : hypertrophie du coeur gauche.
  • Echographie cardiaque: permet de mettre en évidence la fuite mitrale, de la quantifier et d’en définir les mécanismes ainsi que les conséquences.
  • Le cathétérisme est parfois utile.

 

5° Traitement :

 

Il est d’abord médical : traitement de l’insuffisance cardiaque, de la fibrillation auriculaire, prévention des complications thromboemboliques par les anticoagulants, prévention de l’endocardite par une antibioprophylaxie.

 

Parfois le recours à une intervention chirurgicale est nécessaire, il existe alors deux méthodes :

  • La réparation mitrale appelée plastie mitrale.
  • Le remplacement valvulaire mitral par prothèse mécanique ou biologique.

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